Sorte une gorge qui hurle.
2005, par Georges Stroh
Tant que les pendules battent A la place de nos cœurs Palpitants à quatre pattes, Qu’une porte s’ouvre à l’heure Sur l’œsophage d’un puits, Qu’une femme se dévoile Alors que sa lèpre brûle, Que d’une écharpe de toile Sorte une gorge qui hurle, Que trop serrés dans leurs liens Les poignets par cette lame Saignent leur hoquet de chien, Qu’une botte sur le ventre S’enfonce jusqu’au talon, Que saillissent de leur antre Les crocs sanglants d’un lion, Qu’au fond d’orbites profondes Tricotant leurs soupentes Des fourmis vertes grondent, Parce que la peur nous chante, Ils sortiront des égouts Levant les plaques de fonte, Piétinant nos ventres mous Crevant de toutes les hontes Oh ! Nos cadavres murés I Ils viendront comme des fous Ils viendront à la curée Parce que la peur nous hante.
Georges Stroh
ATELIER D’ECRITURE DE L’UTLA/ PAU, LE 20/05/05