Georges (V) Stroh

Georges (V) André STROH (1931 – 2023)

Écrits de Georges

Portrait de Je.

Histoire de Bateaux.

Posidonie.

Je me souviens du turban de ma mère.

Mes mythes.

Je voudrais pas partir.

La terrasse ou Les lèvres bleues

Tes paupières.

Le minuscule et la soupe au sens.

Et si nos pieds n’en faisaient qu’à leur tête.

Les tropismes du tubercule.

Haïku

La crique du cap nègre.

Comme une envie d’étoile.

Sorte une gorge qui hurle.

Le Ginkgo Biloba.

Déplie-toi

Intime conviction.

Drame en style factuel (exercice)

Photographies

Georges en marin ou en pyjama sur la terrasse à Ollioules
Georges et Amélie

Vidéo

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Dessins

Georges , par Laurent et Guillaume le 7/07/2023

Jeunesse


Georges est né en 1931 à Strasbourg. Il y reste jusqu’en 36 avec sa famille. Maryse sa mère, une méridionale
qui survit dans la neige de Strasbourg, souhaite que Georges et ses frères et sœurs connaissent le Soleil et le
mistral de ses aïeux provençaux ; la Maison de la Cride à Sanary est construite. La famille emménage dans ce
qui restera pour Georges le 1er « Paradis d’enfance ». Le MAZET, nom de cette villa, résonne dans ses oreilles
comme le clapotis de la mer au pied de la maison.
Le soir il va contempler avec son père le flamboiement du soleil couchant derrière « le bec de l’aigle » de la
Ciotat du haut du quartier de la Cride. C’est le temps de l’enfance, des baignades au « Trou » en bas de la
Cride, des photos sur le rocher des Stroh et la recherche des fossiles dans les restanques. Il reprendra avec
nous ses enfants ces activités et aussi la pêche aux poulpes et aux oursins que nous dégustions avec lui
parfois au bord de l’eau.
En Aout 38, Henri leur Oncle visite la famille au MAZET dans une splendide traction avant beige. Georges et
René son frère en parlent encore avec émotion. Leur père ne conduisant pas, c’était une découverte
grandiose.
Jusqu’en juillet 39, Georges et René vont à l’École primaire à Sanary. Puis c’est la guerre, en Octobre 39 la
famille part à Périgueux, la Dordogne étant la région d’évacuation des Alsaciens. Le voyage dure 3 jours dans
un chaos indescriptible. Georges a gardé des souvenirs vifs de Périgueux et surtout de La Mouthe qui sera le
centre d’accueil des cousins pendant toute la durée de la guerre et la fabrication des nombreux souvenirs et
anecdotes d’enfance. 80 ans après il redécouvre la maison d’un copain à la Monzie saint martin. Il parlait
souvent de la terrible institutrice Madame Figerolas qui terrorisait les petits alsaciens. C’était son 2ème «
paradis d’enfance ».
En avril 45, Georges et sa famille rejoignent leur Père, Jean-Louis, à Strasbourg. Début des années 50,
Georges profite d’un séjour prolongé à l’hôpital pour préparer et réussir en solo son entré à l’école
d’architecture de Strasbourg. Il en sort diplômé au milieu des années 50.

Architecte et artiste


Dans les années 60 acquisition d’une caméra Super 8. Il tourne des séquences filmées de famille ou de voyage
avec des trucages et des allégories poétiques.
Georges avait une finesse de dessin et un coup de pinceau assuré mais la peinture n’est pas un métier, il
sera donc architecte . Il réalise quelques dessins dont la critique de la revue « Poètes de notre temps » écrit : «
les Illustrations surréalisantes de Georges Stroh forment à elles seules des poèmes en trait. Ses dessins précis
d’architecte de l’intériorité, ornent le joli recueil de poèmes « Le Rideau » de Jean-Louis Stroh ».
Il assurait sa joie et celle de ses enfants et petits enfants par ses décors peint de Guignol et des dessins
collectifs
Il crée à Courbevoie en 63 le Cabinet de Groupe d’Architectes et Urbanistes avec 2 associés. Il signe de
nombreux bâtiments en ile de France et participe à l’ensemble pénitentiaire de Fleury-Mérogis et à la
naissance de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise . Un peu naïf dans les affaires, il reprend son autonomie et
travaille en solo durant les années 80 et 90.

Jeunes, nous avons souvent été à son « Cabinet » des Ajoux. Les traits de crayons et l’odeur du papier
emplissant la pièce créait une atmosphère de sérénité bienveillante malgré un travail nuit et jour
pour tenir les dates des remises de projets.
Pas de retraite en 2000, il devient juste architecte honoraire et participe activement au réunion de quartier
notamment pour la rénovation du Hédas, quartier de Pau, adhère au pavillon de l’architecture à PAU. Mais
ses mains veulent continuer à créer, il s’inscrit donc aux ateliers d’écriture à l’université du temps libre de
PAU. Alors, les écrits s’enchaînent petits et grands, amusant ou angoissants, légers ou graves : «  la ville »,
« le rossignol », « jeu de portrait de je », « ma ville », « en remontant de la cave », « le serpent », « je
voudrais partir », « le tropisme du tubercule » etcétéra…
Georges a publié sur notre site web familial stroteam.com une dizaine de texte qui lui tenaient à cœur. Lisez
le texte  » Et si nos pieds… » saisissant d’introspection, publié en 2022. Il a aussi écrit des textes en hommage à
l’œuvre et la vie de sa tante, Madeleine Horst. Certains sont pleins de finesse et d’émotion retenue comme le
« Ginko Biloba ». D’autres textes sommeillent dans ses archives et enrichiront bientôt notre site familiale.

En famille


Fin des années 50, Georges construit une première famille avec Évelyne Bertrand. Il a 2 fils Laurent et
Guillaume. Et 4 petits enfants Angèle, Amélie, Nathan et Clément. Dans les années 80, il construit une 2ème
famille avec Yvette Haure-Placé, Isabelle sa fille, ses 2 petites-filles Alice et Noémie. Il se fixe à Pau et devient
Béarnais de cœur, avec fromages et montagne bien sûr !
Comme son père Jean-Louis, Georges était réservé et très pudique. Il avait hérité de la veine protestante,
puritaine et idéaliste de son père. Les problèmes se taisaient. Mais la parole donnée ou reçue était entière
comme une vérité simplement exprimée.
Toujours en recherche de lien il voulait rester en contact avec ses familles, proches et lointaines, provinciale
ou parisienne, alsacienne ou périgourdine et bien sur rester en connexion avec ses 2 familles de Paris et de
Pau, et ! surtout avec ses 6 petits-enfants. Que de belles joutes intellectuelles avec son entourage,
mélangeant humour et fantaisies ont aiguisé notre esprit critique à son image avec parfois une ironie un peu
mordante sur un fond de grande gentillesse. Il revoit même en Alsace en 2010 ses camarades scouts des
années 40 .
Nous avions de vives discussions il y a encore quelques semaines. Il a gardé un esprit fin et aiguisé jusqu’au
bout. Derrière l’intellectuel pudique, se cachait un Georges tendre, droit et généreux. Gardons Georges dans
notre esprit et dans notre cœur …

Pour finir sur une note spirituelle,


Plus âgé, Georges fréquente le Temple protestant de Pau dans lequel a lieu cette cérémonie. D’abord pour
les très beaux concerts de Musique Classique et Religieuse Puis il retrouve et cultive une spiritualité, jamais
éteinte, aux contacts de l’équipe paroissiale. Cette cérémonie dans ce temple a un sens pour Georges. Elle le
reconnecte, au cœur de son Béarn bien-aimé -avec Yvette-, à son oncle Pasteur Louis-Paul Horst et à sa
tante, Madeleine, ainsi qu’aux illustres pasteurs de la famille dont Albert Schweitzer et Charles Wagner.

Je me rappelle, par Angèle le 7/07/2023

Je me rappelle une chaude soirée d’été avec lui à Bandol, une soupe au pistou préparée par Yvette.je me rappelle plusieurs soirées sous le chant des cigales.

Je me rappelle sa façon doucement chevaleresque de traverser à la canne les passages piétons quand apparaissait le petit bonhomme rouge.

Je me rappelle les bâtons colorés, soigneusement tracés, formant « Bon anniversaire » sur la carte qu’il m’envoyait chaque année.

Je me rappelle son amour de la littérature, de quelques noms : Beckett, Bonnefoy, Günter Grass. Je me souviens de sa curiosité, de sa vivacité, de l’humour et l’érudition de quelques textes qu’il a écrits.

Je me rappelle un séjour à Pau : d’une promenade minutieuse dans la rue du Hédas, un dîner au Berry, de menues et pudiques confidences.

Je me rappelle son humour, sa manière de titiller son entourage, de le porter malicieusement à ébullition.

Je me rappelle un déjeuner en tête à tête dans un restaurant japonais, un Noël à la Défense.

Je me rappelle nos appels, notre tour d’horizon, ses anecdotes, nos silences.

Je me rappelle notre dernière conversation.

Je me rappelle, chez Georges et Yvette, glissant sous les doigts, le relief sur leur carte des Pyrénées.

Je me rappelle avoir croisé un matin il y a quelques semaines, sur le chemin du travail, un coquelicot nouveau poussant au creux d’un trottoir, presque à même le béton. Je me souviens avoir éprouvé un léger pincement au cœur à la vue de cette fleur saxifrage, vivace et fantomatique. Inquiète à l’idée de la voir faner, je m’aperçus les jours suivants que plusieurs fleurs semblables, tout aussi rouges et belles, avaient poussé à ses côtés. J’en fus comme rassurée.

Je me rappelle qu’il m’a donné un livre se nommant « Le Turbot », qu’étant nés à deux jours et quelques années d’intervalle, nous sommes tous deux poissons.

Je me rappelle Georges sous le ciel uni, entrant lentement dans l’eau tiède et paisible de la Méditerranée.

Angèle.

Merci, par Noémie et Alice le 7/07/2023

Pour Georges,
Merci d’avoir été un grand père d’adoption,
Merci pour les jeux d’enfants partagés,
Merci de m’avoir ouvert les portes du dessin,
Merci d’avoir stimuler mon imagination vers le fantastique.
Merci pour les récitations de poésies,
Pour les devoirs d’arts plastiques faits a ma place.
Merci pour l’ouverture sur Paris et surtout sur le théâtre.
Merci pour tous ces mercredis après-midis, pour les vacances d’été, pour les charades, pour les moments de légèreté et de rigolades.

Je me souviendrai de ta créativité.
Je me souviendrai de tes vieilles histoires et chansons qui agaçaient Mamie.
Je me souviendrai aussi de ta modernité, car oui a l’époque les CD rom c’était moderne.
Je me souviendrai d’avoir grandi à tes côtés.

J’espère que tu es tranquille.
Je me souviendrai de toi.
Je me souviendrai du meilleur,
Je garderai précieusement tout ce que tu nous as donné.
Après être venu me voir à un concours d’équitation, tu m’avais dit cette phrase : « Dans une autre vie, je ferais du cheval. »
On te le souhaite.

Noémie & Alice

Adieu, par Jean-Louis Devaux le 7/07/2023

7 juillet 2023
Cher Georges,
c’est un ami désemparé qui s’adresse à toi.
Notre amitié s’inscrivait dans celle que les Stroh et les Frère ont partagée dans les années 50 à Sanary. Lors d’une fête que tu avais organisée avec Yvette pour un anniversaire, j’avais eu l’occasion de le rappeler.
Les mots qui te conviennent sont ‘’générosité’’, ‘’fidélité’’, ‘’humour’’.
Lorsque nous nous sommes trouvés proches géographiquement en Moselle, lors de la naissance de notre fils Bruno, nous avons été accueillis et protégés par Évelyne et toi, sans la moindre hésitation. Vous nous avez ensuite dépannés de nouveau dans la banlieue parisienne.
Tu pratiquais une générosité immense dont tu ne te vantais pas ; tu donnais sans savoir que tu donnais.
Cher Georges, si je peux encore espérer m’adresser à toi aujourd’hui, je te dis merci pour l’amitié que tu m’as si généreusement donnée ; oui, tu étais un ami si sûr, si vrai, si spirituel. Pouvait-on s’ennuyer un instant avec toi ?
Merci pour tes poèmes si prenants, si chargés de sens. Merci pour ton esprit si fin, si délié.
Tu riais quand je te disais que tu étais notre bon ange-gardien, c’était la vérité. Quel bonheur de t’avoir eu comme ami !
Adieu Georges
Jean Louis

Un oncle, par Alix le 7/07/2023

La mort d’un oncle, c’est pleins de souvenirs d’enfance et d’adolescence qui reviennent,pas tous forcément à la mémoire, mais aussi dans le corps, et plus précisément dans le cœur. C’est beaucoup de tristesse de le voir partir pour de bon, de lui dire au-revoir pour la dernière fois. Donc adieu. J’aimais le voir s’en aller avec ses habits de plongée à Ollioules, ou accompagner ses fils faire du bateau, de l’optimiste je crois ? …🙂. Ce sont des rires que je retiens de lui et ses beaux yeux bleus, son regard sur la vie pleine de tolérance, avec son humour légendaire, il riait d’ailleurs aussi généreusement avec nous de ses propres mots d’esprit, 🙂comiques et savoureux. Il avait un peu le même rire que grand mère,un peu retenu. C’était un oncle qui rendait joyeuse, ou intelligente, car il savait se mettre à notre portée. Toujours.Il est toujours et à chaque fois, resté affectueux bien que ce n’était pas ce qu’il montrait de lui de façon exubérante. Pour moi Georges c’est la dérision, cette élégance , cette pudeur par la distanciation. Qu’il communiquait avec complicité. Des sujets plus grave aussi, une franchise à mon égard dont je le remercie. C’était vraiment un oncle chéri. J’ai fait un rêve une nuit avec lui. Nous volions dans le ciel clair au dessus de magnifiques paysages. C’était génial. C’était aussi un grand pédagogue.Tu as tiré les voiles vers un autre horizon. Méconnu pour nous tous qui sommes réunis pour toi. Je te souhaite plein de traversées encore, diverses et variées. Poussé par le souffle de mon affection pour toi. Repose en paix matelot. Architecte de la vie, poète du dessin, et archivistes super 8 de nos vacances d’été. Je t’aime et je t’embrasse. Dans mon cœur tu resteras pour l’éternité.
Alix

Moments partagés avant, pendant et après les obsèques

Galerie de Photos avant, pendant et après.

Documents

Cérémonie pour Georges
Mathilde: la sœur d’Émilie, sa grand-mère
Non daté, Non nommé …envoi automatique

Le document ci-dessous était ses références pour son « offre » de reconstruction du bureau de poste de LESCAR (le bureau en page de garde). Il n’a pas eu le contrat. Le document est une synthèse intéressante car il y a toutes ses réalisations ou au moins celles qu’il a retenue comme devant être présentées.

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