Histoire de Bateaux.
1998, par Georges Stroh
Les acclamations joyeuses que les marins en uniforme blanc et bleu adressaient à Maryse, André et Adrie – la fratrie des Baudoins – coiffés de bonnets en caoutchouc , nageant hardiment tous les trois au devant des étraves d’acier de corvettes ou torpilleurs au mouillage dans la rade du Mourillon, eurent leur contrepoint sur les ponts de Strasbourg ou les badauds qui miraient leurs visages joufflus au reflet vert sombre de l’Ill, voyaient filer le skiff silencieux barré par Maryse et que Jean faisait avancer dans le clapotis étouffé des pelles d’acajou, sa nage préférée. L’étrave effilée portait le nom magique de « Romarin »; et les badauds de s’exclamer: » Quel joli nom Rosse Marine! » mais peut-être passait-il en eux le parfum de quelque rose qu’un mystérieux ressac marin aurait porté jusqu’au Pont des Pêcheurs …
Georges STROH